Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/223

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virent qu’il avoient failli à leur entente, si aconsurent[1] aucun chevaliers qui s’en venoient vers la ville à recours et là les tuerent I pou devant la porte. Et y fu tué le sire de Hamelicourt, monseigneur Froissars de Biaufort et I autre chevalier d’Espaigne[2] que on appelloit le seigneur de Saint Vrain, et un chevalier de Bourgoigne que on appelle le seigneur de Branges. Et là fu tué I chevalier d’Angleterre qui portoit eschequeté d’argent et de gueules, et fu trait tout parmi la cervelle. Et puis ordenerent leurs batailles et se retraistrent vers Arques. Mais quant il furent issuz des forbours, le duc qui ralioit sa gent et les attendoit leur vouloit courre sus. Mais pour ce qu’il estoit nuit[3], ne le vouldrent ses gens souffrir. Puis passa la bataille messire Robert d’Artoys oultre le chemin, toute ordenée, criant à haute voiz : Saint George. Le conte d’Armignac et les Artisiens qui avoient chacié les desconfiz et ne savoient riens de ce qui avoit esté fait devant la ville, encontrerent monseigneur Robert d’Artois et toute sa bataille ; mais il ne le cognurent mie, pour ce qu’il estoit trop tart, et en y ot aucuns seurpris en eulz qui furent tuez. Là fu pris I chevalier de Bourgoigne que on appelloit monseigneur Guillaume de July. A ce jour, leva baniere le conte de Molisson[4] qui

  1. Aconsurent, rejoignent.
  2. Bien que Istore et croniques de Flandres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. I, p. 390, lui donnent la même origine, celle qui lui est attribuée par la Chronographia, t. II, p. 132 : « quidam miles Campanus », est plus vraisemblable.
  3. La Continuatio chronicarum d’Adam Murimuth, éd. Thompson, p. 108, dit, en effet : « Et incepit pugna hora tertia, et duravit usque ad horam vesperarum. »
  4. Les Istore et croniques de Flandres, t. I, p. 391, l’ap-