Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/272

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gnon pour traitier de la pais, si comme il estoit acordé entre eulz en la feste, c’est à savoir de la Nativité Nostre Dame.

[1]Adecertes, en ce meismes an, il mut une très grant guerre et dissencion entre le roy d’Arragon et le roy de Maillogres[2], pour cause d’aucunes redevances que le roy d’Arragon se disoit avoir en la ville de Parpeignan, et assamblerent ensemble en bataille. Mais le roy de Maillogres fu vaincu tantost et mis aussi comme tout au noient ; mais après, il furent par le pape mis à pais.

[3]Environ ce temps, i faulz seelleurs et composeurs et simulateurs du seel du roy de France, furent extrès et mis hors de Chastellet, et furent menez as champs hors de Paris emprès Saint Lorens, et en la terre et justice de monseigneur saint Denis par dons de roys. Et là, fu levé i grant eschaufaut par le prevost de Paris et par le congié de la ditte eglise de monseigneur saint Denis ; et de ce orent bonnes lettres dudit prevost, present maistre Jehan Pastourel qui les reçut ou nom de laditte eglise. Et quant il furent oudit eschaufaut montez par degrés de fust que l’en y avoit fais, l’en leur copa sus ledit eschaufaut les poins, et après furent trainez au gibet et penduz.

En ce meisme an, le roy de France fist cheoir sa monnoie[4] par telle condicion, que ce qui valoit xii de-

  1. Chronique de Richard Lescot, éd. Lemoine, p. 62, § 150.
  2. Sur ce différend qui éclata en 1343 entre Pierre IV, roi d’Aragon, et Jacques II, roi de Majorque, voir A. Lecoy de la Marche, Les relations politiques de la France avec le royaume de Majorque, t. II, p. 80 à 135.
  3. Chronique de Richard Lescot, p. 62, § 151. « Quidam falsarii. ».
  4. Voir, dans le recueil des Ordonnances, t. II, p. 182 à 188