Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/318

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Nostre Dame, ou moys de decembre[1], ii chevaliers normans ; c’est assavoir : messire Nichole de Grousi et messire Rollant de Verdun, lesquiex, n’avoit gaires, avoient esté pris par messire Phelippe le Despensier, chevalier, à Karentan en Normendie et avoient esté envoiez à Paris par ledit messire Phelippe, si furent menez es halles à Paris et là orent les testes coupées, et puis si furent penduz au gibet.

En ce meismes temps, se presenta au roy de France messire Godefroy de Hairecourt, chevalier normant, la touaille mise de ses propres mains en son col, et disant telles parolles : « J’ay esté traitre du roy et du royaume, si requier misericorde et pais ». Lesquelles misericorde et pais le roy, de sa benignité li ottroia[2].

En cest an, environ la feste de la Thyphaine, fu ordené et commencié à faire les fosses en l’environ de la ville monseigneur saint Denis, afin que elle fust plus fort.

En ce temps, la ville de Tuelle[3], laquelle avoit esté prise n’avoit gueres par les Anglois, si fu recouvrée et reprise par les François.

  1. 14 décembre 1346. Nicolas de Grouchy, Roland de Verdun, Guillemet de Verdun et Richard de Grouville avaient vendu la ville de Carentan aux Anglais le 20 juillet (J. Viard, La campagne de juillet-août 1346 et la bataille de Crécy, p. 15, et Chronique de Richard Lescot, p. 71).
  2. Philippe VI accorda des lettres de rémission en faveur de Godefroi de Harcourt, le 21 décembre 1346 (Delisle, Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte, pièces juslificatives, no  79, p. 109). Cf. Ibid., p. 66 à 68.
  3. La ville de Tulle, prise par les Anglais au début de l’année 1346, fut reprise par Jean Ier, comte d’Armagnac, au mois de décembre 1346 (Hist. de Languedoc, t. IX, p. 598, et Baluze, op. cit., p. 199).