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moura pas la vie partie du peuple. Et dura en ces parties de la langue d’oc qui sont ou royaume de France par viii mois et plus. Et se departirent aucuns cardinaus de la cité d’Avignon pour la paour de ladite mortalité que l’en appelloit epydimie ; car il n’estoit nul qui sceust donner conseil l’un à l’autre, tant feust sage.

Et en ce meismes an, ou mois d’aoust, dedenz les octaves de l’Assumpcion Nostre Dame, trespassa madame Jehanne duchesse de Bourgoigne[1].

Item, en celi temps, Loys duc de Baviere chaçoit un senglier parmy i bois ; si chut de son cheval et mourut, si comme l’en dit[2].


XLIII.
Comment la grant mortalité commença environ et dedenz Paris, et dura an et demi ou royaume de France[3].

L’an de grâce mil CCC XLVIII, commença la devant

  1. Jeanne de France, duchesse de Bourgogne, mourut vers le 15 août 1347 (E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. VIII, p. 50).
  2. Le 21 octobre 1347.
  3. Cf. Chronique de Richard Lescot, p. 82, § 191 ; Continuation de G. de Nangis, t. II, p. 210 à 214 ; Chronique de Jean le Bel, t. I, p. 222-223 ; Froissart, éd. Luce, t. IV, p. xxxviii, note 4. On pourra consulter encore sur la peste L.-A.-Joseph Michon, Documents inédits sur la grande peste de 1348, 1860, in-8o ; Rébouis, Étude historique sur la peste, 1888, in-12 ; le P. H. Denifle, La désolation des églises, monastères et hôpitaux en France pendant la guerre de Cent ans, t. II, 1re  partie, p. 57 à 63, et dans la Bibl. Éc. des chartes, t. II, p. 201, Opuscule relatif à la peste composé par un contemporain, et t. LXI (1900), p. 334, La messe pour la peste.