Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Paris le jeudy ensuivant[1]. Et le samedy ensuivant, fu enterré le corps à Saint Denys, au costé senestre du grant autel, et les entrailles en furent aux Jacobins de Paris, et le cuer fu enterré à Bourfontaine en Valois[2].

Ou temps de ce roy Phelippe furent moult de exactions et de mutacions de monnoies moult grieves au peuple, lesquelles n’avoient onques mais esté veues ou royaume de France.

A yceli roy furent pluseurs seurnoms, de diverses personnes imposez. Premierement, il fu appellé Phelippe le Fortuné, car si comme aucuns disoient, fortune l’avoit eslevé ou royaume ; et estoit grant admiracions à pluseurs comment trois roys, si très biaux, estoient en l’espace de xiii ans mors l’un après l’autre.

Secondement, il fu appellé Phelippe l’Eureux, car au commencement de son royaume il ot glorieuse victoire des Flamens.

Tiercement, il fu appellé Phelippe le très bon crestien, car il amoit et doubtoit Dieu, et si honnoroit à son povoir sainte Eglise.

Quartement, il fu nommé Phelippe le vray catholique, car si comme de lui est escript, il le monstra par fait et par dit en son vivant.

Premierement par dit. Comme monseigneur Jehan son ainsné filz et duc de Normandie fust moult griefment malade en la ville de Taverny, en l’an mil CCC XXXV[3], et par tele maniere que tous les medecins qui là estoient ne savoient plus que faire ne que dire, fors seulement attendre la volenté de Nostre Sei-

  1. 26 août.
  2. Bourgfontaine, Aisne, arr. de Soissons, cant. de Villers-Cotterets, comm. de Pisseleux.
  3. Cf. chap. xiii.