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siens accouraient, avec toutes les marques de la terreur sur le visage.

— Là-bas, finit par articuler le mousse, sur un plateau de rochers, une grosse pierre est tombée du ciel, une pierre noire qui sent le soufre, elle s’est enfoncée sur les rochers, mais elle a écrasé le père la Comète !

Vite nous nous élançons sur ses traces et bientôt sur les lieux nous voyons qu’un énorme bolide de plus de deux mètres cubes s’est effondré sur le rocher plat et lisse en cet endroit et tout autour a, en quelque sorte, éclaboussé le dit rocher qui a volé de toutes parts en éclats… et notre pauvre astronome est là-dessous.

— Depuis que je plaçais des moustiquaires en tôle galvanisée et que je ramassais du coprah dans le Pacifique, ponctua Lagriffoul, je n’avais jamais vu un spectacle aussi émouvant.

— Avec une grue et un cabestan ramenés du bateau et montés à la hâte, on enleva avec précaution le bolide et de dessous nous tirâmes le cadavre du père la Comète, mais, mes amis, plat comme une punaise, absolument desséché, déjà ! Comme nous nous regardions atterrés, le jeune mousse eut une idée de pitié sublime :

— Il ne faut pas le jeter à la mer, mais le coller entre deux feuilles de papier de soie dans un de ses herbiers, en l’y fixant avec trois ou quatre punaises.

Qui fut dit fut fait et arrivé en France nous fûmes le rendre intact à sa veuve qui l’a bel et bien encadré sous verre et placé dans sa salle à manger. Cet