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à coup sûr, la démonstration la plus palpable de l’existence de l’électricité partout,comme agent unique de l’univers et de l’absence absolue de lumière et de chaleur tangibles, en dehors de notre atmosphère. Et cependant elles existent, cette lumière et cette chaleur, elles nous sont bien transmises par le soleil, mais invisibles et impalpables, puisqu’à quelques kilomètres au-dessus de notre tête, ce sont les ténèbres et les froids intenses — 282 degrés au-dessous de zéro vraisemblablement, d’après les calculs de probabilité les plus rigoureux — nous sommes donc bien encore une fois de plus, comme toujours, en face du fluide mystérieux, en face de l’électricité, et il est donc bien démontré cette fois que lumière, chaleur et électricité, dans notre atmosphère ne sont que les trois et différentes manifestations du même fluide unique et mystérieux.

Donc j’en étais là de mes constatations scientifiques, lorsque j’eus la bonne fortune, il y a quelques mois de me lier d’une étroite amitié avec un savant illustre de la suite de Li-Hung-Chang, lors du passage du célèbre ambassadeur à Paris.

Naturellement nous abordions un peu au hasard tous les sujets dans nos conversations intimes sur ce que j’appellerai la philosophie transcendantale des sciences et s’il m’était déjà permis d’exposer avec enthousiasme à ce jeune et cependant illustre mandarin mes théories sur l’électricité comme agent unique de l’univers, si je pouvais déjà lui rappeler comment l’électricité paraissait jouer un rôle considérable sur les épidémies et son influence terrible sur les microbes, comment un orage avait pu faire