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tour de la dixième année et lorsque l’on est élevé dans un milieu purement intellectuel.

Comment l’on prononçait lu dans l’antiquité, en admettant même qu’il existât ? Sur ce thème passionnant pour un philologue, le marquis de la Lance avait écrit une petite étude des plus substantielles et, sans s’embarrasser de savoir si l’u existait vraiment ou non, après avoir rappelé comment il n’avait été introduit officiellement dans la typographie qu’en 1629 par Zeitner, imprimeur à Strasbourg, il examinait le vieux V voyelle et le vieux V consonne de notre moyen âge et de l’antiquité et il concluait hardiment que l’antiquité n’avait jamais connu que la prononciation OU et que l’U était par conséquent bien récent et ne remontait, en effet, qu’au commencement du XVIIe siècle.

Si certains prétendent que les Grecs prononçaient leur upsilon I, notre Y — l’i grec — beaucoup pensent qu’ils prononçaient ou, comme les Latins. D’ailleurs les Allemands prononcent ou, les Anglais ou et iou, il semblait donc bien entendu que l’u était une invention bien moderne et bien française.

J’avoue que tout cela m’avait paru curieux et concluant et lorsque, plus tard, par moi-même, j’avais pu constater que l’ou existait bien dans tous les pays scandinaves, que l’on n’y prononçait jamais autrement le latin et qu’une étude approfondie m’avait révélé que l’ou était bien la seule prononciation latine, dès la loi des douze tables, la cause m’avait parue absolument entendue.

Cependant, j’étais toujours friand, à l’occasion, d’appuyer mes convictions sur de nouvelles preuves ;