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Enfin nous nous étions chaudement habillés de fourrures pour éviter le froid et l’humidité dans nos scaphandres, quoique notre excellent ami inconnu ait déjà dit au capitaine qu’il ne faisait ni froid ni chaud, plutôt frais, à ces grandes profondeurs et éternellement nuit.

Il est vrai que ces hommes sous marins connaissaient l’électricité et la lumière phosphorescente ; mais en attendant nous fîmes attacher à notre câble pour se dérouler lentement avec nous, un fil pour le téléphone et un fil pour nos lampes électriques.

Ainsi lestés, le grand moment arrivant, après avoir embrassé tous nos mathurins qui pleuraient comme des veaux, nous nous enfermâmes dans nos scaphan-

    Le scaphandrier actuel n’est approvisionné que difficilement de l’air nécessaire au cours de ses évolutions sous l’eau par le moyen de pompes spéciales manœuvrées du bateau.

    « Avec le bioxyde de sodium, plus de manœuvre de pompes.

    « Le scaphandrier de MM. Desgrez et Balthazard emportera avec lui, pour ainsi parler, de l’air en tablettes qui sera contenu dans un appareil ad hoc et qui « réagira » au fur et à mesure du besoin.

    « Voici le principe de l’appareil :

    « Une boîte prismatique en acier se trouve divisée en compartiments par des tablettes horizontales superposées dont chacune porte une provision de bioxyde. Un mouvement d’horlogerie fait basculer à intervalles de temps égaux, calculés suivant l’activité respiratoire, les tablettes successives ; à chaque coup, le bioxyde vient tomber dans une autre boîte contenant de l’eau, et l’œuvre chimique s’accomplit, réalisant l’absorption de l’acide carbonique produit et l’exhalation d’oxygène « neuf ».

    « Un petit ventilateur, mis en mouvement par l’électricité d’un accumulateur, provoque une circulation continuelle de l’air vicié et de l’air régénéré dans l’appareil et dans l’espace clos qui constitue « l’armature » du plongeur. Le bon air pénètre sans cesse à portée de la bouche.

    « La partie supérieure du corps est isolée dans une veste scaphandre hermétique avec l’appareil de régénération. Tout le système ne pèse que douze kilos et le volume d’air qui circule est de cinq litres à peine, mais de cinq litres constamment renouvelés, comme les cinq sous du Juif-Errant…, avec deux cents grammes seulement de bioxyde pour le travail d’une heure »