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CHAPITRE VI

DEPUIS LE 13 MARS 1793
COMMENCEMENT DE LA GUERRE DE VENDÉE
JUSQU’AU 9 AVRIL
JOUR DE MON ARRESTATION



On ne doit pas s’attendre à trouver dans ces Mémoires des détails de tout ce qui s’est passé dans la guerre de la Vendée ; je me suis fait une loi de n’écrire que ce que je sais d’une manière positive, et j’aime mieux passer sous silence des faits intéressants, ou les indiquer seulement, que d’altérer en rien la vérité. Je n’ai pas été dans les commencements de la révolte ; ainsi, jusqu’à l’époque où je m’y suis trouvée, je n’aurai que peu de choses à en dire, et je m’attacherai principalement à ce qui me concerne : ce sera beaucoup moins curieux, mais cela sera plus vrai.

L’insurrection a commencé à la fois sur plusieurs points, parce que les paysans ne voulaient pas tirer à la milice. À Challans, le nommé Gaston, perruquier, fut tué en prenant la ville à la tête des gens du pays[1] ; MM. de Charette, de la

  1. Dans les premiers temps de l’insurrection, les gazettes républicaines parlèrent beaucoup d’un Gaston, chef des insurgés. Ce Gaston n’a existé qu’un instant ; ce qui fit sa réputation, c’est qu’il tua tout d’abord un officier d’un grade élevé,