Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 1.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
CHA

n’y a pas de loi qui punisse le fourbe adroit, le calomniateur, le violateur de la foi jurée ; comme tous ceux dont je viens de parler sont de très- honnêtes gens, je ne veux pas m’occuper d’eux.

Les bornes de cet ouvrage ne me permettent de parler que des individus que les articles du Code Pénal atteignent ; si jamais, ce qu’à Dieu ne plaise, je me détermine à écrire le recueil des ruses de tous les fripons qui pullulent dans le monde, fripons auxquels le procureur du roi donne la main, et qui sont salués par le commissaire de police, il faudra que je me résolve à écrire un ouvrage plus volumineux que la Biographie des frères Michaud.

Si quelquefois de très-braves gens n'étaient pas les victimes des Chanteurs, on pourrait, sans qu’il en résultat un grand mal, laisser ces derniers exercer paisiblement leur industrie ; car ceux qu’ils exploitent ne valent guère plus qu’eux ; ce sont de ces hommes que les lois du moyen âge, lois impitoyables il est vrai, condamnaient au dernier supplice ; de ces hommes dont toutes les actions, toutes les pensées, sont un outrage aux lois imprescriptibles de la nature ; de ces hommes que l’on est forcé de