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en prison que lorsque la justice eut repris un cours régulier. Mais il y avait trop de temps que la sentence avait été prononcée pour qu’ou pût songer à l’exécuter. On se borna donc à les laisser en prison. Durant un laps de temps de près de trente années, ils ne donnèrent pas à l’autorité le moindre sujet de plainte ; leur conduite, au contraire, aurait pu être citée à tous les autres détenus comme un exemple à suivre. Enfin, on se détermina à les mettre en liberté. Ils vivent tous deux encore ; l’un est maître perruquier, et l’autre fabricant de cartes géographiques, et ils jouissent tous deux de l’estime et de la considération de ceux qui les connaissent. Qu’aurait gagné la société au supplice de ces deux hommes ?

On trouvera peut-être que je suis trop indulgent. Que m’importe, j’ai l’intime conviction qu’il vaut mieux pêcher par excès d’indulgence que par excès de sévérité. Cette indulgence, au reste, n’est pas aveugle, elle est basée sur une connaissance parfaite du cœur humain, et son emploi bien entendu est, je le crois, le meilleur remède à opposer aux progrès du mal.

J’ai exposé mes vues avec une entière bonne