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bles, il fait un signe, alors l’un de ses compagnons prend les devans et laisse tomber de sa poche une petite botte ou un petit paquet, de manière cependant à ce que l’étranger ne puisse faire autrement que de remarquer l’objet, quel qu’il soit, c’est ce qui arrive en effet ; et au moment où il se baisse pour ramasser la boite ou le petit paquet, sa nouvelle connaissance s’écrie : « Part à deux.» On s’empresse d’ouvrir le paquet ou la boite ; à la grande joie du Sinve, on y trouve ou une bague, ou une épingle magnifique ; un écrit accompagne l’objet, et cet écrit est la facture d’un marchand joaillier qui reconnaît avoir reçu d’un domestique une somme assez forte pour le prix de l’objet qu’il envoie à M. le marquis ou à M. le comte un tel. « Nous ne rendrons pas cela, dit le fripon ; un marquis, un comte, a bien le moyen de perdre quelque chose, et nous serions de bien grands mais si nous ne profitions pas de la bonne aubaine que le ciel nous envoie.» Le Sinve ne pense pas autrement ; il ne reste donc plus qu’à vendre l’objet, voilà le difficile. Le Ramastique fait observer que cela ne serait peut-être pas prudent ; que l’objet, sans doute, est déjà signalé aux marchands