Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/317

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et quand Joséphine m’eut dit qu’elle n’avait pu supporter l’idée de l’absence, je trouvai la raison excellente et sans réplique. Il était quatre heures après midi. Joséphine s’habille, sort, et ne rentre qu’à dix heures, accompagnée d’un homme habillé en cultivateur du pays de Liège, mais dont la tenue et l’expression de physionomie ne répondaient nullement à ce costume.

» On servit quelques rafraîchissements ; les domestiques sortirent. Aussitôt Joséphine, se jetant à mon cou, me supplia de nouveau de sauver son mari, en me répétant qu’il ne dépendait que de moi de lui rendre ce service. Je promis tout ce qu’on voulut. Le prétendu paysan, qui avait jusque-là gardé le silence, prit la parole, en fort bons termes, et m’exposa ce qu’il y avait à faire. Lemaire, me dit-il, arrivait à Courtrai, avec plusieurs voyageurs qu’il avait rencontrés sur la route sans les connaître, quand ils avaient été entourés par un détachement de gendarmerie, qui les sommait, au nom de la loi, d’arrêter. Les étrangers s’étaient mis en défense, des coups de pistolet avaient été échangés, et Lemaire, resté seul avec son commis, sur le