Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/349

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à en sortir quand nous apprîmes que les autorités françaises faisaient rechercher les nationaux qui pouvaient faire partie des équipages hollandais. L’occasion était belle pour ceux d’entre nous qui se fussent mal trouvés du service, mais personne ne se souciait d’en profiter ; on ne voulait d’abord nous avoir que pour nous incorporer dans les équipages de ligne français, mutation qui ne présentait rien de bien avantageux ; puis, la plupart de mes camarades avaient, je crois, comme moi, de bonnes raisons pour ne pas désirer montrer leur figure aux agents de la métropole. Chacun se tut donc ; quand on envoya demander au capitaine ses rôles d’équipage, l’examen n’eut aucun résultat, par le motif tout simple que nous étions tous portés sous de faux noms ; nous crûmes l’orage passé.

Cependant les recherches continuaient ; seulement, au lieu de faire des enquêtes, on apostait sur le port et dans les tavernes des agents chargés d’examiner les hommes qui venaient à terre pour leur service ou en permission. Ce fut dans une de ces excursions que l’on m’arrêta ; j’en ai longtemps conservé de la reconnaissance pour le cuisinier du vaisseau, qui m’honorait de