Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne les a plus consternés que je ne fus en ce moment. – Allons, suis-nous, me cria le brigadier ; et, pour être sûr que je ne m’échapperais pas, il prend la précaution de m’attacher. On me conduisit aussitôt à la prison, où je me fis donner un lit à la pistole. J’y trouvai nombreuse et bonne compagnie. – Ne le disais-je pas ? s’écrie, en me voyant entrer, un soldat de l’artillerie, qu’à son accent je reconnais pour Piémontais ; tout le camp va arriver ici… En voilà encore un d’enflaqué ; je parie ma tête à couper que c’est ce gueux de maréchal des logis-chef de dragons qui lui a joué le tour. On ne lui cassera pas la gueule, à ce brigand-là ! – Hé ! va donc le chercher, ton maréchal des logis-chef, interrompit un second prisonnier, qui me parut aussi être du nombre des nouveaux venus, s’il a marché toujours, il est bien loin à présent, depuis la semaine dernière qu’il a levé le pied. Tout de même, avouez, camarades, que c’est un fin matois. En moins de trois mois, quarante mille francs de dettes dans la ville. C’est-il ça, du bonheur ! Et les enfants qu’il a faits… Pour ceux-là je ne voudrais pas être obligé de les reconnaître… Six demoiselles enceintes, des premières bourgeoises ! ! ! Elles