Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/194

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nous pensions tous que Christiern avait subi son sort ; au moment où, les yeux couverts du fatal bandeau, il venait de s’agenouiller, un aide de camp était accouru, et avait révoqué le signal donné à la mousqueterie. Le patient avait revu la lumière ; il allait être rendu à sa femme et à ses enfants, et c’était au maréchal Brune, qui avait accédé à leurs prières, qu’il était redevable du bienfait de la vie. Christiern, ramené sous les verrous, ne se possédait pas de joie ; on lui avait donné l’assurance qu’il recouvrerait promptement sa liberté. L’empereur était supplié de lui accorder sa grâce, et la demande, faite au nom du maréchal lui-même, était si généreusement motivée, qu’il était impossible de douter du succès.

Le retour de Christiern était un événement dont nous ne manquâmes pas de le féliciter : on but à la santé du revenant, et l’arrivée de six nouveaux prisonniers, qui payèrent leur bienvenue avec une grande libéralité, fut un sujet de plus de réjouissance. Ces derniers, que j’avais connus la plupart pour avoir fait partie de l’équipage de Paulet, venaient subir une détention de quelques jours, punition qui leur avait été infligée parce que, laissés à bord d’une prise, ils