Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/297

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sous la main de la police tous les complices de l’assassinat, parmi lesquels la marchande d’asticots et son mari. Les uns et les autres furent mis au secret ; Blignon et Chante-à-l’heure, dans le bâtiment neuf ; la marchande d’asticots, son mari, Voivenel et le quatrième assassin dans l’infirmerie, où ils restèrent très longtemps. La procédure s’instruisit, et je ne m’en occupai plus : elle n’eut aucun résultat, parce qu’elle avait été mal commencée dès le principe ; les accusés furent absous.

Mon séjour, tant à Bicêtre qu’à la Force, embrasse une durée de vingt et un mois, pendant laquelle il ne se passa pas de jour que je ne rendisse quelque important service ; je crois que j’aurais été un mouton perpétuel, tant on était loin de supposer la moindre connivence entre les agents de l’autorité et moi. Les concierges et les gardiens ne se doutaient même pas de la mission qui m’était confiée. Adoré des voleurs, estimé des bandits les plus déterminés, car ces gens-là ont aussi un sentiment qu’ils appellent de l’estime, je pouvais compter en tout temps sur leur dévouement : tous se seraient fait hacher pour moi ; ce qui le prouve, c’est qu’à Bicêtre le nommé Mardargent, dont j’ai