Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/306

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jusqu’à lui par quelque voie détournée, lorsque j’appris que dans une maison garnie où il avait logé, sur le boulevard du Mont-Parnasse, il avait laissé des effets. On présumait que tôt ou tard il se présenterait pour les réclamer ou tout au moins qu’il les ferait réclamer par une autre personne : c’était aussi mon avis. En conséquence, je dirigeai sur ce point toutes mes recherches, et après avoir pris connaissance du manoir, je m’embusquai nuit et jour à proximité, afin de surveiller les allants et les venants. Cette surveillance durait déjà depuis près d’une semaine ; enfin las de ne rien apercevoir, j’imaginai de mettre dans mes intérêts le maître de la maison, et de louer chez lui un appartement où je m’établis avec Annette : ma présence ne pouvait paraître suspecte. J’occupais ce poste depuis une quinzaine, quand un soir, vers les onze heures, je fus averti que Watrin venait de se présenter, accompagné d’un autre individu. Légèrement indisposé, je m’étais couché plus tôt que de coutume : je me lève précipitamment, je descends l’escalier quatre à quatre ; mais quelque diligence que je fisse, je ne pus atteindre que le camarade de Watrin. Je n’avais pas le droit de l’arrêter ; mais je pressentais qu’en l’intimidant,