Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/326

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proposé de prendre un fiacre, et il jugea plus convenable d’aller à pied. Parvenu à l’endroit qu’il me désigna comme le plus favorable à l’escalade, je le remarquai assez bien pour l’indiquer de manière à ce qu’on ne s’y méprît pas. La reconnaissance effectuée, Saint-Germain me dit qu’il nous fallait du crêpe noir pour nous couvrir la figure : nous nous dirigeons vers le Palais Royal, afin d’en acheter, et tandis qu’il entre dans une boutique, je prétexte un besoin, et vais m’enfermer dans un cabinet d’aisances, où j’eus le temps d’écrire tous les renseignements qui pouvaient mettre la police à même de prévenir le crime.

Saint-Germain, qui n’avait pas cessé de me garder à vue autant que possible, me conduisit ensuite dans un estaminet, où nous bûmes quelques bouteilles de bière. Sur le point de rentrer au repaire, j’aperçus Annette qui épiait mon retour : tout autre que moi ne l’aurait pas reconnue sous son déguisement. Certain qu’elle m’a vu, près de franchir le seuil, je laisse tomber le papier et m’abandonne à mon sort.

Il m’est impossible de rendre toutes les terreurs auxquelles je fus en proie, en attendant le moment de l’expédition. Malgré les avertissements