Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/344

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Gueuvive ou Antin, était un ancien maître d’armes, qui, après avoir fait le métier de spadassin, aux gages des courtisanes du plus bas étage, accomplissait dans l’état de voleur, les vicissitudes de la vie de mauvais sujet. Il était, assurait-on, capable de tout, et bien qu’on ne pût pas prouver qu’il eût commis des meurtres, on ne doutait pas qu’au besoin il n’hésitât pas à verser le sang. Sa maîtresse avait été assassinée dans les Champs-Élysées, et on l’avait fortement soupçonné d’être l’auteur de ce crime. Quoi qu’il en soit, Gueuvive était un homme très entreprenant, d’une audace à toute épreuve, et d’une effronterie extraordinaire ; du moins ses camarades le tenaient pour tel, et il jouissait parmi eux d’une sorte de célébrité.

Depuis longtemps la police avait l’œil fixé sur Gueuvive et sur ses complices ; mais elle n’avait pu les atteindre, et chaque jour quelque nouvel attentat contre la propriété, annonçait qu’ils n’étaient pas oisifs. Enfin, on résolut bien sérieusement de mettre un terme aux méfaits de ces brigands, je reçus en conséquence l’ordre de me porter à leur recherche, et de tâcher de les prendre, comme on dit, la main dans le sac. On insistait principalement sur ce dernier point, qui était de la plus