Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/346

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à peine suis-je entré, elle me reconnaît. « Te voilà, me dit-elle, si tu veux parler à Gueuvive, il est ici », et elle m’indiqua un individu de 28 à 30 ans, vêtu assez proprement, quoique en veste ; il avait environ cinq pieds six pouces, une assez jolie figure, des cheveux noirs, de beaux favoris, de belles dents ; c’était bien ainsi qu’on me l’avait dépeint. Sans hésiter, je l’accoste, en le priant de me donner une pipe de tabac ; il m’examine, me demande si j’ai été militaire ; je lui réponds que j’ai servi dans les hussards, et bientôt, le verre à la main, nous entamons une conversation sur les armées.

Tout en buvant, le temps se passe, on parle de dîner, Gueuvive me dit qu’il a arrangé une partie, et que si je veux en être, je lui ferai plaisir. Ce n’était pas le cas de refuser, je me rends sans plus de façons à son invitation, et nous allons à la barrière du Maine, où l’attendaient quatre de ses amis. En arrivant, nous nous mîmes à table ; aucun des convives ne me connaissait ; j’étais pour eux un visage nouveau ; aussi fut-on assez circonspect. Néanmoins, quelques mots d’argot, lâchés par intervalles, ne tardèrent pas à m’apprendre que tous les membres