Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/350

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— Bah ! lui fis-je observer, tous les Parisiens en disent autant, et il est toujours là.

— Tu as raison, me dit-il ; mais pour te prouver que je ne suis pas comme ces badauds, si tu veux m’accompagner, dès ce soir nous irons l’attendre à sa porte, et nous lui ferons son affaire.

J’étais bien aise de savoir s’il savait effectivement ma demeure ; je lui promis de le seconder, et, vers la brune, il fut convenu que chacun de nous mettrait dans son mouchoir dix pièces de deux sous en cuivre, afin d’en administrer quelques bons coups à ce gueux de Vidocq, lorsqu’il entrerait chez lui ou en sortirait.

Les mouchoirs sont préparés, et nous nous mettons en route ; Constantin était déjà un peu dans le train, il nous conduisit rue Neuve-Saint-François, tout juste devant la maison n° 14, où je demeurais en effet. Je ne concevais pas comment il s’était procuré mon adresse ; j’avoue que cette circonstance m’inquiéta et que dès lors il me sembla bien étrange qu’il ne me connût pas physiquement. Nous fîmes plusieurs heures de faction, et Vidocq, comme on le pense bien, ne parut pas. Constantin était on ne peut plus contrarié de ce contretemps. – Il nous échappe