Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/380

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une des sept plaies de la vieille Égypte ; je m’en procurai à prix d’argent ; et dès qu’ils se furent acclimatés, ce qui fut l’affaire d’une minute, je me dirigeai vers la demeure de la mère Noël, qui restait rue Tiquetonne.

J’arrive, je frappe ; elle ouvre, un coup d’œil la met au fait ; elle me fait entrer, je vois que je suis seul avec elle, je vais lui dire qui je suis. – Ah ! mon pauvre garçon, s’écria-t-elle, on n’a pas besoin de demander d’où vous venez ; je suis sûre que vous avez faim ? – Ah ! oui, bien faim, lui répondis-je, il y a vingt-quatre heures que je n’ai rien pris. Aussitôt, sans attendre d’explication, elle sort et revient avec une assiette de charcuterie et une bouteille de vin qu’elle dépose devant moi. Je ne mange pas, je dévore, je m’étouffais pour aller plus vite ; tout avait disparu, qu’entre une bouchée et l’autre je n’avais pas placé un mot. La mère Noël était enchantée de mon appétit ; quand la table fut rase, elle m’apporta la goutte. – Ah ! maman, lui dis-je, en me jetant à son cou pour l’embrasser, vous me rendez la vie, Noël m’avait bien dit que vous étiez bonne. Et je partis de là pour lui raconter que j’avais quitté son fils depuis dix-huit jours, et pour lui donner