Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/422

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à pénétrer ne lui résistaient pas longtemps.

On conçoit quel parti devait tirer d’une si pernicieuse habileté, un homme qui avait en outre tout ce qu’il faut pour s’insinuer dans la compagnie des honnêtes gens et y faire des dupes ; ajoutez qu’il avait un caractère dissimulé et froid, et qu’il alliait le courage à la persévérance. Ses camarades le regardaient comme le prince des voleurs ; et de fait, parmi les grinches de la haute pègre, c’est-à-dire, dans la haute aristocratie des larrons, je n’ai connu que Cognard, le prétendu Pontis, comte de Sainte-Hélène, et Jossas, dont il est déjà parlé dans ces Mémoires, qui puissent lui être comparés.

Depuis que je l’ai fait réintégrer au bagne, Fossard a fait de nombreuses tentatives pour s’évader. Des forçats libérés qui l’ont vu récemment, m’ont assuré qu’il n’aspirait à la liberté que pour avoir le plaisir de se venger de moi. Il s’est, dit-on, promis de me tuer. Si l’accomplissement de ce dessein dépendait de lui, je suis sûr qu’il tiendrait parole, ne fût-ce que pour donner une preuve d’intrépidité. Deux faits que je vais rapporter donneront une idée de l’homme.