Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/434

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le jardin se mêler à ces groupes de polissons qui, entre le bouchon et la toupie, tiennent l’école mutuelle des tours de passe-passe. Éduqué par des filles, instruit par des apprentis filous, il n’est pas besoin de dire de quels genres étaient les progrès qu’il fit. La route qu’il suivait était semée d’écueils. Une femme qui se croyait sans doute appelée à lui imprimer une meilleure direction, le recueillit chez elle : c’était la Maréchal, qui tenait une maison de prostitution, place des Italiens. Là, Coco fut très bien nourri, mais sa complaisance était la seule qualité morale que son hôtesse prît à tâche de développer. Il devint très complaisant : il était au service de tout le monde, et s’accommodait à tous les besoins de l’établissement dont les moindres détails lui étaient familiers. Cependant, le jeune Lacour avait ses jours et ses heures de sortie ; il sut, à ce qu’il paraît, les employer, puisque avant sa douzième année il était cité comme l’un des plus adroits voleurs de dentelles, et qu’un peu plus tard ses arrestations successives lui assignèrent le premier rang parmi les voleurs au bonjour, dits chevaliers grimpants. Quatre ou cinq ans de séjour à Bicêtre où, par mesure administrative, il fut enfermé comme voleur dangereux et incorrigible,