Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/436

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ne soit pas empreinte. Il aime à l’excès la parure et les bijoux, et fait un grand étalage de chaînes et de breloques ; dans son langage il affectionne les expressions les plus recherchées dont il affecte de se servir à tout propos. Personne n’est plus poli que lui, ni plus humble ; mais au premier coup d’œil on s’aperçoit que ce ne sont pas là les manières de la bonne compagnie : ce sont les traditions du beau monde, telles qu’elles peuvent encore arriver dans les prisons, et dans les endroits que Lacour a dû fréquenter. Il a toute la souplesse des reins qu’il faut pour se maintenir dans les emplois, et de plus, une étonnante facilité de génuflexion. Tartuffe, avec qui il a, du reste, quelque ressemblance, ne s’en acquitterait pas mieux.

Lacour, devenu mon secrétaire, ne put jamais comprendre que, pour le decorum de la place qu’il occupait, sa compagne successivement fruitière et blanchisseuse, depuis qu’elle n’était plus autre chose, ne ferait pas mal de choisir une industrie plus relevée. Une discussion s’éleva entre nous à ce sujet, et plutôt que de me céder, il préféra abandonner le poste. Il se fit marchand colporteur et vendit des mouchoirs dans les rues. Mais bientôt, rapporte la chronique,