Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/440

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se procurer des renseignements, entreprendre des recherches et des démarches de toute espèce, faire les rondes de nuit si multipliées et si pénibles pendant l’hiver ; assister les commissaires de police dans les perquisitions ou dans l’exécution des commissions rogatoires, explorer les diverses réunions publiques, au-dedans comme au-dehors ; se porter à la sortie des spectacles, aux boulevards, aux barrières, et dans tous les autres lieux, rendez-vous ordinaires des voleurs et des filous. Quelle activité ne devaient pas déployer vingt-huit hommes pour suffire à tant de détails, sur un si vaste espace et sur tant de points à la fois ! Mes agents avaient le talent de se multiplier, et moi celui de faire naître et d’entretenir chez eux l’émulation du zèle et du dévouement : je leur donnai l’exemple. Point d’occasion périlleuse où je n’aie payé de ma personne, et si les criminels les plus redoutables ont été arrêtés par mes soins, sans vouloir tirer gloire de ce que j’ai fait, je puis dire que les plus hardis ont été saisis par moi. Agent principal de la police particulière de sûreté, j’aurais pu, en ma qualité de chef, me confiner, rue Sainte-Anne, en mon bureau ; mais, plus activement, et surtout plus utilement occupé, je n’y venais que