Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/443

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aucune sécurité, c’est que toujours j’ai trouvé chez euxune intelligence, une volonté d’assistance, un concert de dévouement au bien public que je n’ai jamais rencontrés ni parmi les soldats ni parmi les gendarmes, dont le zèle ne se manifeste, la plupart du temps, que par des actes de brutalité, après que le danger est passé. J’ai créé pour la police de sûreté actuelle une infinité de précédents, et les traditions de ma manière n’y seront pas de sitôt oubliées ; mais quelle que soit l’habileté de mon successeur, aussi longtemps que Paris restera privé de sa garde civique, on ne parviendra pas à réduire à l’inaction les malfaiteurs dont une génération nouvelle s’élève, du moment qu’on ne peut plus les surveiller à toutes les heures et sur tous les points à la fois. Le chef de la police de sûreté ne peut être partout, et chacun de ses agents n’a pas cent bras comme Briarée. En parcourant les colonnes des journaux, on est effrayé de l’énorme quantité de vols avec effraction qui se commettent chaque nuit, et pourtant les journaux en ignorent plus des neuf dixièmes. Il semble qu’une colonie de forçats soit venue récemment s’établir sur les bords de la Seine. Le marchand, même dans les rues les plus passantes