Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/449

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de faire distinguer à la première vue les êtres et les lieux auxquels la méfiance doit s’attacher. Je mettrai sous les yeux de l’honnête homme tous les pièges qu’on peut lui tendre, et je signalerai au criminaliste des diverses échappatoires au moyen desquelles les coupables ne réussissent que trop souvent à mettre en défaut la sagacité des juges.

Je mettrai au grand jour les vices de notre instruction criminelle et ceux plus grands encore de notre système de pénalité, si absurde dans plusieurs de ses parties. Je demanderai des changements, des révisions, et l’on accordera ce que j’aurai demandé, parce que la raison, de quelque part qu’elle vienne, finit toujours par être entendue. Je présenterai d’importantes améliorations dans le régime des prisons et des bagnes ; et, comme je suis plus touché qu’aucun autre des souffrances de mes anciens compagnons de misère, condamnés ou libérés, je mettrai le doigt sur la plaie, et serai peut-être assez heureux pour offrir au législateur philanthrope les seules données d’après lesquelles il est possible d’apporter à leur sort un adoucissement qui ne soit point illusoire. Dans des tableaux aussi variés que neufs, je présenterai les traits originaux de plusieurs