Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/459

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toute cette intrigue s’est découverte. Pour la déjouer complètement, j’aurais pu recommencer sur de nouveaux frais mais jusqu’alors il ne s’agissait que de mes propres aventures, et bien qu’on m’y montre constamment sous le jour le plus défavorable, j’ai espéré qu’en dépit de l’expression et du mauvais arrangement, puisque, en dernière analyse, les faits s’y trouvent, on saurait les ramener à leur juste valeur et en tirer des conséquences plus justes. Toute cette portion du récit qui n’est relative qu’à ma vie privée, je l’ai laissée subsister ; j’étais bien le maître de souscrire à un sacrifice d’amour-propre : ce sacrifice, je l’ai fait, au risque d’être taxé d’impudeur pour une confession dont on a dissimulé ou perverti les motifs ; il marque la limite entre ce que je devais conserver et ce que je devais détruire. Depuis mon admission parmi les corsaires de Boulogne, on s’apercevra facilement que c’est moi seul qui tiens la plume. Cette prose est celle que M. le baron Pasquier avait la bonté d’approuver, pour laquelle il avait même une prédilection qu’il ne cachait pas. J’aurais dû me souvenir des éloges qu’il donnait à la rédaction des rapports que je lui adressais : quoi qu’il en soit, j’ai réparé le mal