Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/11

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Une centaine de ces individus que j’ai déjà cités : les Compère, les César Viocque, les Longueville, les Simon, les Bouthey, les Goupil, les Coco-Lacour, les Henri Lami, les Doré, les Guillet, dit Bombance, les Cadet Pommé, les Mingots, les Dalisson, les Édouard Goreau, les Isaac, les Mayer, les Cavin, les Bernard Lazarre, les Lanlaire, les Florentin, les Cadet Herries, les Gaffré, les Manigant, les Nazon, les Lévesque, les Bordarie, faisaient en quelque sorte la navette dans les prisons, où ils s’envoyaient les uns les autres, s’accusant mutuellement, et certes, ce n’était pas à faux ; car tous volaient, et il fallait bien qu’ils fussent coutumiers du fait : sans le vol comment auraient-ils vécu, puisque la police ne s’inquiétait pas de pourvoir à leur subsistance ?

Dans l’origine, les voleurs qui voulurent avoir deux cordes à leur arc, furent en très petit nombre : l’accueil que dans les prisons l’on faisait aux faux frères n’était guère propre à les multiplier. Imaginer qu’ils étaient retenus par une sorte de loyauté, ce serait mal connaître les voleurs ; si la plupart d’entre eux ne dénonçaient pas, c’est qu’ils craignaient d’être assassinés. Mais bientôt il en fut de cette crainte