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CHAPITRE III.

l’art de l’embaumement dans l’antiquité ; des recherches profondes sur les animaux du Nil, considérés dans leurs relations avec la théogonie égyptienne ; un rapport sur les recherches à faire dans l’emplacement de l’ancienne Memphis ; enfin, un Mémoire anatomique sur le Crocodile, qui fut lu, en mars 1801, à la séance de clôture de l’Institut d’Égypte.

Cependant tous les fléaux semblaient s’abattre sur Le Caire. La situation militaire était devenue tellement critique, que le général Menou crut devoir donner aux savants et aux artistes, l’ordre de se renfermer dans la citadelle du Caire. En même temps, la peste sévissait avec une fureur toujours croissante : dans les derniers jours, l’épidémie avait enlevé, en vingt-quatre heures, dix Français et environ cent indigènes. La gravité des circonstances détermina la Commission des sciences à quitter Le Caire, et à se rendre à Alexandrie : elle y arriva le 11 avril.

La conduite de Menou à l’égard de cette Commission, dont les travaux et le dévouement avaient excité l’admiration de nos ennemis eux-mêmes, fut celle qu’eut pu tenir un de ces despotes orientaux dont les événements l’avaient fait le successeur momentané. Les savants, après mille dangers, arrivent avec leurs collections et leurs trésors scientifiques : Menou les repousse comme des bouches inutiles. Ils passent une nuit sous les murs d’Alexandrie,