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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

de la Commission voient une frégate charger ses canons. Nous avons honte de le rappeler ; mais il fallut que les Anglais protégeassent nos savants contre le chef de notre armée ; et c’est à cette intervention que les membres de la Commission durent leur salut et l’entrée du port d’Alexandrie, qui se rouvrit enfin pour eux le 27 juillet. Là, du moins, s’ils devaient périr, ce ne serait pas de la main de leurs compatriotes !

Ils trouvèrent la ville dans une situation déplorable. Bloquée, du côté de la mer, par la croisière, elle manquait presque entièrement de ressources, du côté de la terre, depuis que le Caire était tombé, par la capitulation du 28 juin, au pouvoir des Anglais. Les caisses publiques étaient d’ailleurs vides. La disette qui s’était fait sentir dès la fin de mai, devenait extrême, et peu à peu se changeait en une véritable famine. La moitié de l’armée était dans les hôpitaux ou convalescente, et les médecins, de même que les médicaments, manquaient aux malades. Nulle espérance de salut ne pouvait être conservée, à moins d’un secours venu de France.

Ce secours, Menou l’espérait presque seul, et bientôt l’illusion ne fut plus possible, même pour lui. Vers le milieu d’août, un vaisseau de ligne vint s’embosser près du Phare, et des boulets et obus furent lancés sur la ville. Quelques jours