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CHAPITRE III.

plus tard, l’escadre anglaise commença le bombardement des forts. Après une énergique résistance, l’un d’eux, le 22 août, fut contraint de se rendre ; un autre, dernière espérance de la ville, allait succomber à son tour, lorsque Menou, de l’avis de tous les généraux, demanda une suspension d’armes. Elle fut suivie de la capitulation du 31 août, dont l’évacuation de l’Égypte était la clause principale. Dénouement désormais inévitable de cette poétique expédition, dont les pacifiques conquêtes de nos savants devaient rester pour la France l’unique, mais impérissable fruit.

V.

Comment croire qu’au milieu de tous ces événements, et jusque dans cette crise suprême, Geoffroy Saint-Hilaire ait pu se livrer à des recherches scientifiques, découvrir des faits nouveaux, concevoir des idées nouvelles ? Nous ne dirons cependant que la plus stricte vérité, en affirmant que jamais, à aucune époque de sa vie, il ne se livra au travail avec plus d’ardeur et de dévouement. Au sein d’Alexandrie assiégée, et, quand les aliments lui manquaient, ne regrettant que ses livres, il observait, il méditait, avec cet oubli de soi-même et de tout le monde extérieur, dont le géomètre de Syracuse a fourni dans l’antiquité un si sublime exemple. « Savoir est si doux, a dit Geoffroy