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CHAPITRE IV.

à Paris, si lent à cette époque qu’on pouvait le compter pour un voyage, même au retour de l’Égypte, prirent quatre mois entiers ; et ce fut seulement dans les derniers jours de janvier 1802, que Geoffroy Saint-Hilaire revit le Muséum, sa famille, ses amis, ceux du moins que la mort ne lui avait pas ravis[1].

Ses collections le suivirent de près. Elles avaient beaucoup souffert des événements de la guerre, et une caisse entière d’objets zoologiques du plus grand prix avait été perdue. Et cependant, que de richesses encore ! Pour la première fois on voyait rassemblés, et les animaux de l’Égypte moderne, et les hommes de l’Égypte antique, et ses animaux-dieux, depuis le bœuf Apis jusqu’à l’humble scarabée. D’autres ont depuis marché dans la voie ouverte par Geoffroy Saint-Hilaire, et ces dieux sont depuis assez longtemps sortis de leurs tombeaux, pour avoir perdu leur prestige. Mais que l’on se reporte à cette époque, déjà si loin de nous, et l’on ne s’étonnera pas du vif intérêt, disons plus, des vives sensations que ressentirent, à leur première vue, les naturalistes et les archéologues, et que l’on trouve si bien exprimées dans plusieurs écrits du temps.

Parmi ces écrits, nous en citerons un que mettent hors de ligne son importance propre et la célébrité

  1. Daubenton n’existait plus depuis deux ans.