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CHAPITRE IV.

dans leur célèbre Mémoire de 1795, est adoptée, mais avec trois modifications importantes : la suppression de l’ordre des Tardigrades et de celui des Vermiformes[1], et la création de l’ordre des Monotrèmes.

Il est remarquable qu’après le Mémoire de 1795, où les principes fondamentaux de la classification zoologique sont posés et appliqués aux Mammifères, l’ouvrage que nous analysons, est le seul dans lequel Geoffroy Saint-Hilaire ait jamais cherché à perfectionner, dans leur ensemble, les premiers résultats promulgués par Cuvier et par lui. Nous aurons à citer un grand nombre de travaux monographiques, réalisant, à l’égard de la classification, d’importantes améliorations partielles ; mais pas un seul travail général, entrepris en vue de perfectionner la distribution méthodique du règne animal ou de l’ensemble d’une de ses classes.

C’est que déjà naissait dans l’esprit de Geoffroy Saint-Hilaire cette conviction, qu’il entre inévitablement de l’arbitraire dans la distribution et l’enchaînement des familles ; qu’une classification n’est qu’une méthode utile, sans doute, mais nécessairement imparfaite dans ses moyens et incomplète dans son but, et que la vraie science doit être

  1. Cette dernière suppression avait déjà été proposée par Cuvier dans son Anatomie comparée.