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CHAPITRE IV.

des faits les idées qui jusqu’alors lui avaient été communes avec Cuvier, plus il doutait de leur solidité. Il en était à regretter d’avoir entrepris ce livre, lorsqu’il tomba malade. Un de ses élèves, chargé de le suppléer dans la correction des épreuves, l’ayant fait avec négligence, et quelques erreurs s’étant glissées dans le texte, cette circonstance acheva de dégoûter l’auteur de son travail, et le Catalogue des Mammifères fut, par lui, condamné au pilon. Heureusement, les amis de l’auteur, et Cuvier, le premier, appelèrent de cette sentence, et la firent révoquer en partie. Geoffroy Saint-Hilaire ne voulut, ni consentir à mettre l’ouvrage en vente, ni même faire imprimer quelques feuilles qui restaient à composer ; mais il distribua des exemplaires[1] à ses collègues et aux naturalistes avec lesquels il était en rapport[2]. Ainsi entra dans la science, sauvé par Cuvier de l’oubli, le premier ouvrage étendu qu’eût composé Geoffroy Saint-Hilaire.

  1. Ces exemplaires sont, par conséquent, tous incomplets : il y manque la description des espèces des genres Ovis, Bos, Equus et des Mammifères marins. L’ouvrage n’a pas non plus de titre, et par conséquent ne porte pas de date. Nous avons acquis la certitude qu’il a été composé dans les derniers mois de 1802 et les premiers de 1803.
  2. C’est ainsi que se trouve cité, dans tous les ouvrages mammalogiques, un livre qui n’a jamais été mis en vente.