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TRAVAUX ZOOLOGIQUES.

III.

La destruction d’un livre par son auteur est un fait rare dans l’histoire des sciences : l’homme se décide moins difficilement encore à porter la main sur lui-même que sur ce qu’il a créé, et il semble qu’un extrême découragement puisse seul l’amener à cette sorte de suicide moral. On se tromperait cependant beaucoup, si l’on supposait que Geoffroy Saint-Hilaire eût été en proie un seul instant à ce sentiment. Jamais une difficulté ne l’abattit ; elle l’exalta toujours jusqu’à doubler ses forces. Une révolution s’était faite dans ses idées, pendant qu’il composait son ouvrage : il voulut le recommencer sous une autre forme et d’un nouveau point de vue ; tel fut le seul mobile de sa résolution.

Aussi voyons-nous que l’époque où il renonce à son ouvrage sur les Mammifères, est précisément celle où il commence, sur cette classe, la série de ces monographies, si souvent citées comme modèles et comme points de départ de tant de travaux importants. Nous le voyons, dans cette même année 1803, publier trois monographies ; dix autres paraissent en 1804, 1805 et dans les premiers mois de 1806. Et ces recherches si actives sur les Mammifères n’empêchent pas l’auteur de donner aussi un mémoire important d’erpétologie et plusieurs notes intéressantes sur les Oiseaux.