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CHAPITRE V.

tant de fois déjà, nous avons vu à l’épreuve. Aussi peu accessible au découragement devant la difficulté qu’à la crainte devant le danger, il ne pouvait manquer, ni de hardiesse pour aborder les hautes questions de la science, ni de persévérance, de ténacité même pour en poursuivre la solution. Avec de telles tendances et de telles qualités, il était presque inévitable qu’il en vînt un jour à méditer sur les rapports généraux des êtres, et le cours naturel de ses idées devait, de progrès en progrès, le conduire à l’Unité de composition organique. Mais par quelle inexplicable inspiration y parvient-il, d’un plein saut, dès sa première jeunesse ? Cette grande conception qui, rationnellement, devait être le point d’arrivée, et, pour ainsi dire, le couronnement de ses travaux, il en fait, en 1795, un point de départ !

Nous rappelons ce fait ; nous ne l’expliquons pas ; et même, nous ignorons presque entièrement les circonstances au milieu et sous l’influence desquelles il s’est produit. Nous pouvons et nous devons, mettant sous les yeux de nos lecteurs un tableau dont quelques traits épars leur ont été déjà présentés, les faire assister aux développements successifs de la théorie de l’Unité de composition par les travaux de Geoffroy Saint-Hilaire. Mais la première origine de cette théorie dans son esprit, nous échappe presque entièrement ; et si nous