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CHAPITRE V.

lignes au remarquable exorde du Mémoire sur les Makis. Le voici dans son entier :

« Une vérité constante pour l’homme qui a observé un grand nombre de productions du globe, c’est qu’il existe entre toutes leurs parties une grande harmonie et des rapports nécessaires ; c’est qu’il semble que la nature s’est renfermée dans de certaines limites, et n’a formé tous les êtres vivants que sur un plan unique, essentiellement le même dans son principe, mais qu’elle a varié de mille manières dans toutes ses parties accessoires. Si nous considérons particulièrement une classe d’animaux, c’est là surtout que son plan nous paraîtra évident : nous trouverons que les formes diverses sous lesquelles elle s’est plu à faire exister chaque espèce, dérivent toutes les unes des autres ; il lui suffit de changer quelques-unes des proportions des organes, pour les rendre propres à de nouvelles fonctions, ou pour en étendre ou restreindre les usages. La poche osseuse de l’Alouate, qui donne à cet animal une voix si éclatante, et qui est sensible au-devant de son cou par une bosse d’une grosseur si extraordinaire, n’est qu’un renflement de la base de l’os hyoïde ; la bourse des Didelphes femelles, un repli de la peau qui a beaucoup de profondeur ; la trompe de l’Éléphant, un prolongement excessif de ses narines ; la corne du Rhinocéros, un amas considérable de