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CHAPITRE V.

Ainsi, dès l’époque de son séjour en Égypte, soit que l’auteur étudie le moignon de l’Autruche et le compare à l’aile des autres Oiseaux, soit qu’il cherche à se rendre compte de l’organisation des appendices des Sélaciens, soit qu’il prépare des expériences physiologiques, soit qu’il fixe son attention sur l’appareil électrique de la Torpille, il a présente à l’esprit l’idée de l’Unité de plan ; et déjà, se laissant guider par elle, il cherche opiniâtrement, selon sa propre expression, des rapports et des analogies.

Les mêmes tendances se retrouvent plus ou moins manifestes dans tous ceux des mémoires de Geoffroy Saint-Hilaire, où, de 1802 à 1806[1], il a traité des questions physiologiques ou anatomiques en même temps que zoologiques. Tels sont, par exemple, son premier Mémoire sur l’anatomie du Crocodile, et bien mieux encore son travail sur les Polyptères, si intéressant à plusieurs égards. L’un et l’autre, par leur objet même, sont essentiellement descriptifs ; il s’y agit, non de mettre en œuvre des faits déjà créés, mais d’établir des faits nouveaux, et l’auteur ne s’y propose pas d’autre but ; mais on sent, en les lisant, qu’il a sans cesse devant les yeux l’édifice dans lequel ces matériaux doivent un jour prendre place. Au-dessus des détails qu’il expose, plane sans cesse l’esprit généralisateur de la science moderne.

  1. Voyez le Chapitre suivant.