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VOYAGE EN PORTUGAL.

De toutes les généreuses actions de Geoffroy Saint-Hilaire, celle-ci fut la plus facile à accomplir ; car le cœur du général Loyson répondit aussitôt au sien : et pourtant, nulle ne devait obtenir une aussi belle récompense. Sauvé par Geoffroy Saint-Hilaire, l’archevêque d’Évora sauvait à son tour, quelques semaines après, un de nos postes surpris par les Portugais ; et il adressait à son libérateur ces simples et touchantes paroles : Je me suis souvenu de vous !

V.

Conciliant et modéré dans l’exercice de ses fonctions, zélé protecteur des savants, Geoffroy Saint-Hilaire n’avait fait qu’obéir aux sentiments généreux de toute sa vie. Mais, dans cette circonstance, la conduite la plus noble avait été aussi la plus habile : les événements allaient le montrer.

Une grande partie du royaume était déjà en insurrection, lorsque, le 31 juillet, Wellesley, depuis lord Wellington, débarqua en Portugal à la tête d’une armée de 26 000 hommes. Junot n’avait que 10 000 combattants ; il n’hésita pas cependant à se porter au devant des Anglais, et le 21 août, il livra bataille à Vimeiro. Un armistice, puis la capitulation de Cintra et l’évacuation du Portugal furent les conséquences de cette journée où l’armée française, après des prodiges de valeur, succomba sous le nombre.