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VOYAGE EN PORTUGAL.

que la France avait autrefois vaincues, faisaient à l’envi entendre leurs réclamations : le Portugal seul se tut. Et le duc de Richelieu ayant cru devoir le mettre en demeure de s’expliquer, le Ministre portugais, rendant un solennel hommage au Commissaire impérial de 1808, répondit : Nous ne réclamons et n’avons rien à réclamer[1].

Vers la même époque, un Français, M. d’Hautefort, visitait le Portugal ; il y trouvait partout le nom de Geoffroy Saint-Hilaire en honneur. Dans chaque musée, dans chaque bibliothèque, on se plaisait à lui raconter un trait honorable, à lui citer une noble parole de son compatriote. Est-il besoin de dire combien Geoffroy Saint-Hilaire fut touché de ces témoignages si spontanément donnés, lorsque, consignés en 1820 par M. d’Hautefort dans la relation de son voyage[2], ils vinrent après douze ans faire revivre de si nobles souvenirs ?

  1. « Les commissaires de l’Académie, ajouta-t-il, et les conservateurs d’Ajuda considérèrent que M. Geoffroy s’était refusé à user de l’autorité qu’il avait obtenue, pour choisir des objets uniques ; qu’il avait seulement demandé des doubles, et que ce qu’il avait reçu, lui avait été remis en échange d’objets de minéralogie, rares et inconnus dans le Portugal, qu’il avait apportés de Paris, et à cause des soins qu’il s’était donnés pour ranger et étiqueter la collection laissée à Ajuda. »
  2. Elle est intitulée : Coup d’œil sur Lisbonne et Madrid en 1814. Paris, 1820.