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CHAPITRE VII.

n’avait pu ni les y développer ni les y démontrer. À la Faculté, son programme n’avait d’autres limites que celles de la science elle-même. Il put donc étendre et élever son enseignement selon les tendances propres de son esprit, et selon les progrès de ses propres travaux. Ses découvertes, à mesure qu’il les faisait, étaient portées devant son auditoire. Parfois, dans sa chaire même, il concevait des idées nouvelles, apercevait des faits encore inobservés, dont il enrichissait ensuite ses mémoires[1].

Et lorsque descendu de sa chaire, il se voyait entouré de ses élèves d’élite, futures illustrations de l’histoire naturelle, de la chimie, de la médecine, de la philosophie, un entretien, véritable leçon de faveur, comme ils l’appelaient, succédait pour eux à la leçon publique. Des développements

  1. Il appartenait doublement à M. Dumas, comme l’un des plus illustres élèves de Geoffroy Saint-Hilaire, et comme doyen actuel de la Faculté, de signaler cette remarquable et réciproque influence qu’exerçaient chaque année le professeur sur les élèves et ceux-ci sur le professeur. Nos lecteurs nous sauront gré de substituer à nos faibles paroles un remarquable passage du Discours prononcé le 19 juin 1844 par M. Dumas :

    « Peut-être la science enregistrerait-elle de grandes découvertes de moins parmi celles qui font sa gloire, si la création de la Faculté des sciences ne fût venue ouvrir à Geoffroy un nouveau théâtre pour un enseignement plus général et plus élevé. Dès ce moment, sa pensée, soutenue par l’attention