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CHAPITRE VII.

III.

Quatre années s’étaient ainsi écoulées. Partagé entre les joies de la famille et la double satisfaction d’étendre la science par ses recherches, de la propager par son enseignement, Geoffroy Saint-Hilaire jouit, à cette époque, de ce calme bonheur qui semble promis à la modeste carrière du savant ; de ce bonheur que lui-même n’avait guère connu jusqu’alors, et surtout ne devait guère retrouver plus tard. Ces quatre années furent, dans la vie de Geoffroy Saint-Hilaire, comme un long repos de l’âme, entre les agitations et les périls de sa jeunesse, et ces agitations d’un autre genre, ces luttes ardentes qui l’attendaient dans son œuvre de novateur.

Une grave et longue maladie qui l’atteignit en 1812, vint l’arracher au genre de vie dont il s’était fait une douce habitude. Il sentit le besoin du repos, et se retira à la campagne aux environs de Coulommiers. Ses recherches toutefois ne furent jamais interrompues, mais seulement ralenties. Ses observations, tantôt purement zoologiques, tantôt anatomiques, eurent alors pour sujets les animaux sauvages ou domestiques les plus communs, et elles montrèrent combien, même sur ceux-ci, il nous reste encore à apprendre et à découvrir. Entre autres travaux, c’est dans sa retraite que Geoffroy