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CHAMBRE DES CENT JOURS.

Saint-Hilaire composa un Mémoire plein de faits nouveaux et curieux sur les Musaraignes, particulièrement sur leurs glandes odoriférantes.

Les désastres de 1813 et de 1814 interrompirent ses paisibles travaux, et le ramenèrent à Paris. L’invasion étrangère, l’occupation de Paris, la chute du grand homme qu’il avait connu et aimé en Égypte, tant de revers après tant de triomphes, l’accablèrent d’une profonde douleur, dont l’étude elle-même ne put le distraire.

Son cœur fut déchiré plus cruellement encore en 1815 ; car nos malheurs furent plus grands, et il les vit de plus près. Au moment de la formation de la Chambre des représentants, les électeurs d’Étampes lui offrirent leur mandat : il l’accepta, et le remplit jusqu’au bout. Ses votes furent toujours ceux que l’on devait attendre d’un homme aussi ferme et aussi dévoué à son pays[1].

  1. Nous citerons ici quelques lignes écrites sur Geoffroy Saint-Hilaire par un de ses anciens collègues, M. Bory de Saint-Vincent :

    « Il fut fort assidu à nos séances de la Chambre des Cent jours. Il s’y asseyait vers le milieu et au bas du centre gauche ; mais alors les opinions n’étaient pas encore très en rapport avec les places. On n’eut pas le temps de se constituer en partis très-tranchés. Il vota toujours avec ma nuance, qui était celle où Manuel commença sa réputation. Je me plaçais souvent à côté de cet homme respectable, et le croirait-on ? au milieu de ce tumulte et de ces grands intérêts, nous causions souvent histoire naturelle. Je me rappelle que c’est là que mon illustre collègue m’entretint pour la première fois