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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

Deux fois aussi, son invariable fidélité à ses devoirs de savant, trouva une récompense digne d’elle. Après le premier refus, il conçut et composa ses célèbres Mémoires de 1806, véritable exorde de la Philosophie anatomique ; après le second, la Philosophie anatomique elle-même. Avait-il eu tort de penser que les hommes, fût-ce Napoléon lui-même dans toute sa puissance, ne sauraient l’élever aussi haut qu’il pouvait s’élever lui-même par la science ? Napoléon l’eût créé préfet ; il se créa chef d’école.

Le serait-il devenu, s’il se fût partagé entre la science et l’administration ou la politique ? Nous n’hésiterons pas à répondre : Non. Il est des recherches, par exemple celles de pure observation et plus généralement d’analyse, que l’on peut prendre, quitter, reprendre tour à tour : des travaux d’un autre genre, jetés au milieu de ceux-ci, en retardent le succès sans le rendre impossible. Il pourra même arriver que les uns deviennent, à l’égard des autres, et réciproquement, une sorte de délassement pour l’esprit, auquel la variété des occupations est, comme on le sait, presque aussi salutaire que le repos lui-même. C’est le secret de cette prodigieuse multiplicité de travaux, par laquelle des hommes, illustres à divers titres, ont étonné et étonnent chaque jour le public.

Mais, ce qui est vrai de ces recherches dans