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CHAPITRE VIII.

impossible ; et fût-il possible, il serait inutile. Essayons de le montrer.

La recherche des analogies, tel est, personne ne le contestera, le trait caractéristique de la Philosophie anatomique et plus généralement des travaux de Geoffroy Saint-Hilaire[1]. Est-ce à dire qu’avant lui on eût entièrement négligé les analogies des êtres ? Non, sans doute. Il en est de si évidentes qu’on ne saurait les méconnaître. Qui a jamais contesté l’analogie des doigts de l’Homme avec ceux du Singe, avec ceux même des Carnassiers, des Rongeurs, et plus bas encore dans l’échelle zoologique, des Sauriens et des Batraciens ? Qui a méconnu les rapports de la plupart de nos viscères avec ceux des diverses classes de Vertébrés ? Qui doute de l’existence du canal intestinal dans la presque-totalité des animaux ? Personne. Ces analogies, et une multitude d’autres, ont été admises dans la science depuis son origine ; et, au fond, c’est sur elles que repose toute la classification ; car un travail de différenciation suppose nécessairement, au point de départ, l’hypothèse d’une certaine communauté entre les êtres que l’on veut distinguer les uns des autres.

Toutes ces analogies évidentes étaient donc, au

  1. Voyez les remarques déjà présentées sur les travaux, soit zootomiques (ch. V), soit zoologiques (ch. II, IV, et VI).