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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

entraînât comme conséquence la fausseté de celle-ci ; ce qui est évident de soi-même. Réciproquement, la Théorie pourrait être inexacte sans que la Méthode cessât d’être heureusement applicable aux faits ; seulement elle le serait dans un cercle moins étendu. Admettons, par hypothèse, que, bien loin que tous les animaux soient réductibles à un type commun, il y ait dans le règne animal autant de types irréductibles les uns aux autres, qu’il existe d’embranchements ; ce que soutiennent quelques zoologistes éminents ; supposons même qu’il y en ait autant que de classes, que d’ordres, que de familles, si l’on veut : la Méthode ne subsiste pas moins pour la recherche des analogies par lesquelles sera établie l’unité de chaque type spécial. C’est par elle, et par elle seule, que pourront être démontrées les lois plus ou moins restreintes, les formules partielles qui devront être substituées à la loi générale, à la formule unitaire de la Philosophie anatomique. Elle est donc, dans cette hypothèse même, la source commune de tous les rapports rationnellement déduits ; le lien de tous les faits de l’anatomie comparée.

Et non-seulement la Méthode et la Théorie de Geoffroy Saint-Hilaire peuvent être vraies indépendamment l’une de l’autre ; mais, vraies toutes deux, elles ne le sont, et ne sauraient l’être de la même manière. La vérité, la justesse de la nouvelle